« La pauvreté de la préparation physique dans le basket français est importante » Vincent Dziagwa
Après mes interviews avec Sébastien Morin , Frank Kuhn et Arnaud Ferec , j’accueille aujourd’hui Vincent Dziagwa, préparateur physique du club de basket de la JSF Nanterre (pro A) et qui est l’un des seuls préparateurs physique en France (dans le milieu du basket) à être employé à plein temps par un club... Merci beaucoup à toi Vincent d’avoir pris le temps de répondre à mes questions!
1- Salut Vincent, peux-tu te présenter stp ?
Salut Thomas. Tout d’abord je tiens à saluer ton initiative, la volonté de rassembler certains professionnels de la préparation physique pour se présenter et donner son point de vue sur l’état de la prépa physique dans le basket français est très importante, faire un bilan pour essayer de trouver des solutions.
Pour mon cas personnel, je suis arrivé depuis peu dans le milieu pro. Passionné par le sport, je me suis engagé dans la filière universitaire STAPS en 2003, car je souhaitais travailler dans ce domaine. L’envie de devenir préparateur physique est arrivée progressivement.
J’ai passé mes 2 premières années de Licence STAPS à l’Université de Marne-la-Vallée. En 2006, je suis allé à celle d’Orsay afin de pouvoir rentrer en 3ème année de Licence, option « entraînement sportif ». En parallèle, j’ai réalisé mon premier stage d’observateur dans la PP au centre de formation du Paris-Basket-Raçing. En 2007, j’ai passée le Diplôme Universitaire de Préparation Physique (DUPP) à Dijon. J’ai eu ma première expérience d’intervenant dans l’équipe d’Excellence Région de Noisy-le-Grand (93). L’année d’après, j’ai obtenu le Diplôme Universitaire Européen de Préparation Physique en Sports Collectifs (DUEPPSC) de Lyon. Année durant laquelle j’ai bifurqué vers le handball féminin dans la première division française et la Coupe d’Europe, dans le club d’Issy-les-Moulineaux Handball.
En 2009, j’ai intégré un Master STAPS, option Préparation Physique, Mentale et Réathlétisation (PPMR) à Lyon. C’est cette année où je suis arrivé à la JSF Nanterre. On m’a offert l’opportunité d’intégrer le centre de formation de la JSF Nanterre en tant que stagiaire.
En 2010, en passant le Master 2, j’ai pris la main sur l’équipe professionnelle, évoluant à l’époque en Pro B. On a terminé 1er de la saison régulière et avons été Champion de France de Pro B à Bercy.
Cette année, après avoir fini mon Master Préparation Physique, Mental et Réathlétisation, je suis devenu salarié au club. Je m’occupe du centre de formation (cadets et espoirs) et de l’équipe professionnelle. Notre objectif est simple : le maintien.
2- Comment ton parcours t’a-t-il amené à travailler dans le basket ?
Depuis tout jeune, je pratique une activité physique sportive. Après avoir essayé plusieurs sports, j’ai choisi le basket à l’âge de 7 ans. J’ai été joueur et entraîneur (diplômé de l’entraîneur-Région).
Le basket est une passion, est le sport que je connais le mieux. J’ai toujours baigné dans ce milieu. Cela m’a permis de rencontrer des personnes qui m’ont donné des numéros de téléphones d’amis à eux pour avoir des contacts, des personnes qui m’ont ouvert des portes et c’est cela qui a fait ce que mon parcours est aujourd’hui.
3- La préparation physique dans le basket français : quel regard y portes-tu ?
J’ai malheureusement le même avis que les collègues que tu as interviewé précédemment : le basket français n’y est pas du tout. La pauvreté de la préparation physique dans le basket français est importante. Comment est-il possible que dans le championnat élite du basket français il n’y a pas de préparateurs physique à temps plein dans tous les clubs ? Que certains clubs font même le choix de s’en passer intégralement ? Nous observons pourtant que dans l’élite des autres sports-collectifs, comme le rugby et le foot, il y a plusieurs PP par équipes.
L’explication de ce constat est pourtant simple : la préparation physique dans le basket français est un gadget dans lequel certains clubs peuvent choisir de ne pas investir, sans « effet néfaste vitale ». Illustration pour expliquer ce constat, une équipe de basket de Pro A est devenu Championne de France très (très !) récemment en ne faisant qu’une séance cardio durant toute la saison ! Parole d’ancien joueur ! Une séance de 15’’/15’’ le premier jour de la reprise de la saison, aussi inutile que dangereuse ! Point final. Et pour ce qui est du travail de force : ouverture de la salle de musculation aux joueurs, qui travaillaient comme ils le voulaient, sans encadrant, sans objectif, ni planif !!!
La préparation physique dans le basket deviendra indispensable le jour où la plupart des équipes emploieront des professionnels à ce poste et disposeront d’une vrai plus-value. Cela tirera le Championnat de France professionnel vers le haut, et rendra les équipes plus compétitives dans les coupes d’Europe. Du coup, le club qui n’aura pas de PP connaîtra des répercussions sportives négatives, se trouvera handicapé et échouera systématiquement dans leurs objectifs. C’est uniquement cette dernière raison qui poussera les dirigeants et entraîneurs de clubs à investir dans cette fonction. Le PP passera alors d’un statu de « gadget » à un statut d’employé indispensable dans le staff, au même titre que les kinés et les coachs.
Le monde du basket néglige trop ce domaine : les présidents, les entraîneurs… et nous-même ! Je rejoins l’avis Arnaud Ferrec lorsqu’il dit que nous, les préparateurs physiques, ne faisons pas encore en sorte de rendre la préparation physique indispensable dans le basket : Travaillons, spécifions, optimisons, évaluons, formons-nous !
Les présidents n’investissement pas assez dans ce domaine, ne consacre pas/pas assez de budget à cette fonction, la plupart des entraîneurs négligent l’intérêt de l’investissement à plein temps et durant toute la saison d’un préparateur physique sur l’équipe professionnelle.
Et pourtant, son rôle est important : il est là pour maintenir l’état de forme dans un état optimal toute l’année, mettre en place des pics de formes durant la saison, faire des profils physiques des joueurs grâce à des tests, déceler des faiblesses physiques et y répondre en élaborant des objectifs et des programme d’entraînements, limiter le risque de blessure en mettant en place des méthodes et des exercices de prophylaxie, accompagner le joueur dans des programmes de réathlétisation lorsqu’il sort de blessure (éviter la récidive, accélérer le retour en forme sur le terrain), et former les jeunes joueurs !
Le problème constaté est également du à la structure et la nature du basket. Quel est l’intérêt pour un club (à part de la fierté) d’investir de l’argent dans la formation des jeunes joueurs, et dans le suivi et l’entretient des joueurs pro, d’engager des préparateurs physiques ? En football, acheter un jeune joueur, ça se paye cher, des millions, donc il y a un intérêt vital de former.
Au basket, le club à la possibilité de « piocher » gratuitement dans un réservoir illimité de jeunes joueurs talentueux qui s’appelle la NCAA, ou parmi le très grand nombre de joueur libre. Ce dernier aspect est du à la très courte durée des contrats, qui sont souvent d’1 an, et dépasse très rarement les 2 ans. De grandes quantités de joueurs se retrouvent donc libres et gratuit chaque année, les clubs n’ont plus qu’à choisir, et ceci sans dépenser le moindre euro à « l’achat ». Il n’est pas question de montant de transfert astronomique, comme au foot. Sans parler des possibilités d’engager des nouveaux joueurs en cours de saison, ou des pigistes médicaux de 6 semaines si besoin.
Pour toutes ces raisons, le basket réfléchit à très court terme, et complique l’implantation de la préparation physique comme une profession à part entière et évalué à sa juste valeur.
Cependant, je pense que cela va évoluer et que ce métier sera bientôt intégré à part entière dans l’ensemble des clubs. Mais malheureusement pas demain.
4- Tu travailles à temps plein pour le club de Nanterre. Interviens-tu « seulement » auprès de l’équipe pro ou également auprès d’autres équipes du club ? Comment s’organise tes semaines ?
Au club de la JSF Nanterre, je travaille avec les joueurs du centre de formation – cadets et espoirs – et avec l’équipe professionnelle.
Actuellement, une semaine type de championnat s’organise de la façon suivante :
Lundi : réunion avec le staff pro (debriefing du match de l’équipe professionnelle, des profils et état de forme de chacun, préparation de la semaine d’entraînements, bilan) +entraînement physique avec les pros + séance avec les joueurs C2F
Mardi : Echauffement de l’entraînement basket pro + Séance avec C2F
Mercredi : Matin séances supplémentaires individualisés avec les pro ou séance physique collective avec pro + Séance avec C2F
Jeudi : Séance physique avec les pros en fonction des semaines + séance physique C2F
Samedi : journée match, Domicile, présence dans le Palais des sports de 15h30 à 23h (Echauffement des équipes espoirs et professionnelles)
Extérieur : départ le matin en TGV avec l’équipe Espoir chez les adversaires du jour, Echauffement des Espoirs+ présence au match +soit :
1. Accompagnement des joueurs espoirs sur Nanterre juste après le match
2. Echauffement + présence au match pro, retour après le match.
Echauffement d’avant match-JSF Nanterre
5- Avec tes équipes, travailles-tu en collectif ? En individuel (en fonction des blessures mais aussi en
fonction des points faibles à améliorer) ?
Exactement ! Cela fait maintenant presque 3 ans que je bosse dans ce club. Et progressivement, l’organisation de la préparation physique s’est mise en place, a pris de l’importance. Aujourd’hui, avec l’équipe pro, priorité du club, j’ai des séances collectives, qui suit la planification annuelle, avec parfois des adaptations, et des séances individuelles. Celles-ci peuvent aussi bien avoir comme objectifs d’améliorer les points faibles de certains joueurs (déficit musculaire, faible niveau cardio…) que d’optimiser le retour de certains joueurs après une blessure (réathlétisation, travail d’appuis, musculaire, cardio, d’équilibre). Certains joueurs peuvent avoir 1, 2 voire 3 séquences d’entraînements individuelles, en plus des entraînements collectifs par semaine. Après, il faut être vigilent sur la charge d’entraînement global hebdomadaire pour que le joueur soit frais pour le match, et ne pas trop lui tirer dessus pour qu’il ne connaisse pas non plus une accumulation de fatigue à la longue qui ait des conséquences négatives (blessure, manque de fraicheur de l’organisme, fatigue nerveuse).
Séance avec élastique (Covile, Diarra, Passave-Ducteil,)
6- Comment fais-tu pour continuer à progresser dans ta pratique ?
Afin de progresser dans le travail que je mets en place, les colloques (INSEP, DUPP, université…) et les échanges entre les collègues me permettent de voir ce qui se pratique à l’extérieur, de découvrir des nouvelles tendances, de remettre en question ce que je fais sur le terrain. A travers mes différentes formations, j’ai très vite compris qu’il n’y avait pas de recette magique dans la prépa physique, mais qu’il y avait différentes façons de bosser. Tant mieux, car j’aime bien faire évoluer mes méthodes d’entraînements, aussi bien pour les joueurs, pour maintenir la motivation que pour moi, car cela ne m’amuse pas non plus de faire 10 fois la même chose. Ce que j’aimerai faire, c’est traverser l’Atlantique pour assister à des colloques et des entraînements en Amérique du Nord. Je serais aussi curieux d’observer les méthodes d’entraînements de l’Espagne, qui est le pays européen qui a obtenus de grands titres internationaux ces dernières années dans tous les sports.
7- Quel genre de coach es-tu ? comment tes basketteurs avec qui tu travailles te décriraient ?
Dur, exigent, à l’écoute et proche d’eux.
Une chose est sure : dans une séance, on peut mettre en place n’importe quelle méthode, n’importe quel matériel, si le joueur ne souhaite pas s’impliquer à fond, les progrès ne seront pas optimaux. Avec un joueur motivé, il n’y a jamais de difficulté à l’emmener là où on le souhaite. Certains joueurs te suivent dans l’entraînement avec force, sueur et détermination. Avec ces derniers, j’en profitent pour leur en demander le maximum ! « Tiran », « assassin », tous les petits surnoms auxquelles les préparateurs physiques ont le droit fusent à la suite de certains efforts ! Je ne vous parle même pas des séances de course ingrates sur le terrain, où le regard de certains en dit long ! Mais on est là pour ça, le club nous embauche pour ça. On symbolise la rigueur d’entraînement, que certains joueurs préfèrent oublier pour rester dans leur petit confort.
D’autre joueurs trainent un peu plus les pieds, ont du mal à accepter le dépassement de soit, une valeur pourtant indispensable dans la recherche de la performance optimale. C’est là je suis davantage dans le dialogue, où j’essaie de leur faire comprendre ce qu’il est important pour qu’ils puissent s’épanouir sur le terrain.
8-T ’entraînes-tu personnellement? A quelle fréquence et sous quelle forme ?
Oui ! Il est indispensable pour moi de pratiquer. Je m’organise autour de mon planning. Je fais du basket 1 à 2 fois par semaine avec des amis et des collègues du club, 1 ou 2 cardio par semaine (course, vélo…). Je fais du renforcement musculaire environ 3 à 4 fois par semaine, je teste les différentes méthodes d’entraînements, les différents matériels. Je teste le matériel pour me faire ma propre idée de son utilisation et de son intérêt. J’aime repousser mes limites dans l’effort, mais je pense que c’est un peu pour ça qu’on est tous dans ce milieu !
9- Pour finir, portrait chinois
I. Si tu étais un sportif de haut niveau, qui serais-tu ? Pourquoi?
Je n’ai pas de sportifs que j’idolâtre en particulier, mais aujourd’hui j’aimerai, ne serais- ce que pour un jour, avoir le corps de Blake Griffin, l’ailier fort des Los Angeles Clippers ! Quel athlète, c’est incroyable !! 2m08, 115kg, très peu de masse maigre. Une explosivité incroyable pour son gabarit. Avec ses qualités, je ferais le Slam Dunk Contest tous les jours ! Ce qui m’impressionne d’autant plus, c’est sa capacité à être revenu au top, voire même plus fort, après sa fracture de fatigue et sa saison blanche 2009/2010.
II. Si tu étais directeur/fondateur/président d’une multinationale ou d’une société qui tourne très fort, qui serais-tu ? Pourquoi ?
J’aurais aimé avoir le flaire de Mark Zuckerberg (sans la lâcheté dont on l’accuse !) et l’esprit novateur et visionnaire de Steve Jobs ! Le premier, co-fondateur de Facebook, il a fait de ce petit site de réseau social intranet dans son université le 2ème site internet le plus visité
du monde derrière Google ! Tandis que le second, il a révolutionné les fonctionnalités et l’utilisation des ordinateurs personnels et des téléphones portables, objets qui nous sont devenus indispensables dans le monde moderne !
III. Si tu étais un matériel de fitness, lequel serais-tu? Pourquoi?
Cela évolue en fonction de ce que je fais, de ce que je pratique, mais aujourd’hui, c’est sans aucun doute les élastiques que tu commercialise. L’objectif n’est pas de te faire de la pub lol, mais il est vrai que j’apprécie le côté attrayant de son utilisation, l’aspect spécifique à l’activité qu’on peut lui donner comme ils permettent au sportif d’avoir les bras libre (shoot, dribble, passe pendant l’exercice), le travail d’explosivité et de puissance des membres inf ainsi que le travail de gainage dynamique dans un mouvement spécifique.
Merci encore à toi Vincent!!
Si vous avez des questions ou des commentaires, exprimez-vous ci-dessous et Vincent se fera un plaisir d’y répondre.
Mange sain, entraine toi dur, récupere et recommence!!
Thomas
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about 12 years ago
Super article!!
Moi qui souhaite rentrer dans ce milieu j’avoue avoir peur en lisant les commentaires des différents PP sur le blog de Thomas.Malgré tout pensez vous que la mentalité des différents club français serais prête à changer en ce qui concerne la préparation physique?? Car pour le moment cela me parait être une voie sans issue en France.
about 12 years ago
Salut Sylvain, c’est clair que comme tu as pu le lire c’est pas simple dans ce milieu pour le moment… Nous sommes en train d’essayer de faire avancer les choses en ce moment, affaire à suivre…
A plus,
about 12 years ago
Bravo Vincent, je me rend compte que nous faisons le même bilan, à nous de faire changer les choses maintenant…
about 12 years ago
Bonjour Sylvain,
Effectivement, les débouchés dans ce métier sont très faible. Pour moi, il n’y a de l’espoir qu’à moyen terme. Une prise de conscience du monde professionnel de l’importance des PP est indispensable pour cela, à nous de la provoquer !
about 12 years ago
Frank, Vincent, Thomas,
Ne pensez-vous pas que la solution est le développement de structures spécialisés directement par les PP ?
Aux USA, les PP ont proposés une qualités de service aux joueurs que les équipes ne proposaient pas. Maintenant, dès le lycée les meilleurs athlètes ont recours à des services externes à leur équipe.
Les dirigeants sont plus difficile à convaincre que les joueurs, ne pensez-vous pas ?
about 12 years ago
Tout à fait d’accord avec toi Xavier! Comme tu l’as dit beaucoup de joueurs vont s’entrainer dans des structures spécialisées externes aux USA car la qualité des services proposés est souvent meilleure que dans les clubs, les meilleurs PP travaillent rarement pour quelqu’un d’autre qu’eux memes…
Après cela devient aussi un double métier, car il y a tout le coté business qui entre en jeu et tout les risques et responsabilités qui vont avec… Est ce que beaucoup de preparateurs physique en France seraient prets à tenter l’aventure sachant que la préparation physique ici n’est pas du tout imprégnée dans les mentalités comme cela peut l’etre aux USA??
Oui je pense que les dirigeants sont plus difficiles à convaincre que les joueurs, mais les joueurs ont eux aussi du mal à « investir » de leur argent dans ce domaine…
Merci pour ton commentaire très intéressant Xavier!
about 12 years ago
Xavier Je suis tout a fait d’accord avec toi!! Tu pense a Tim Grover avec Attack Athletics??
Thomas avec la training academy fais dans le même genre non ??
Mais la mentalité dans le sport US et français est totalement différente,il faudrait inculquer une étique de travail physique « à l’américaine » directement chez les plus jeunes.
about 12 years ago
C’est gentil pour le compliment Sylvain, mais Training Academy et Attack Athletics c’est pas vraiment comparable… Leurs structures sont enormes la bas et je crois qu’ils travaillent qu’avec des sportifs…Training Academy, c’est une toute petite structure et je travaille principalement avec des particuliers…
about 12 years ago
Dsl pour le temps de latence les amis, week-end chargé !
Effectivement Xavier, le développement des structures spécialisées peut être une bonne idée, cependant je pense malheureusement que le nombre potentiel de sportifs ET l’argent que gagnent ces derniers sont 2 obstacles de taille à leur implantation en France.
En effet, aux US, il y a plusieurs sports qui génère bcp d’argent : NBA, NHL, NFL, MLB. Il y a 122 équipes dans ces 4 ligues (30, 30, 32, 30), Cela représente un nombre de joueurs trés important, suceptible de faire appel à ces services.
En France, je pense que les 2 sports où les joueurs gagnent le plus d’argent -rugby et foot- se contenteraient du travail physique dans leurs clubs. Il ne resterait plus que les autres sports (basket, hand…) où le faible nombre de clubs (16 en Pro A, 14 en 1ère div HB) et donc de joueurs ainsi que le salaire qu’ils touchent sont 2 véritables freins aux développement de ces structures.
« L’avenir » des PP me paraît être situé directement dans les clubs de basket. Au-delà des philosophies des dirigeants/entraîneurs, les budgets et la médiatisation des sports sont 2 facteurs qui vont influencer directement sur le développement de nos métiers. On me parle de grands projets, d’Arena de 15000 places, mais il me parait difficile de les remplir aujourd’hui.
Sport+ fait beaucoup pour notre sport dans la diffusion des matchs, mais le faible nombre d’abonnés limite la médiatisation et l’intérêt que les gens portent à notre sport. La médiatisation sur les chaines publiques (Francetélévision, TNT) me parait être une étape essentielle.
about 12 years ago
Salut à tous,
J’interviens moi même en tant que PP adjoint dans le club professionnel du Valencia Basket (Espagne – Liga ACB) et j’avoue que le constat est le même pour moi… La PP dans le Basketball français, c’est encore l’âge de pierre!
Je suis d’ailleurs très content que Thomas soit là pour nous mettre en face de la réalité et je le remercie de s’intéresser à ce problème!
En Espagne, c’est carrément impensable de ne pas avoir un staff complet pour son équipe… je reconnais que les moyens sont plus importants, mais au bout d’un moment faut savoir à quel niveau on est!!! On parle de Basketball pro!!!
Ce qui personnellement me rend triste, c’est que la FFBB met en place une formation de Préparateur Physique FFBB, mais cette formation n’est même pas reconnue par la suite…
Je suis intéressé pour rentrer en contact avec Sébastien Morin , Frank Kuhn, Arnaud Ferec et Vincent Dziagwa que je ne connais pas, mais avec qui je souhaiterai échangé et partager notre expérience… et pourquoi pas créer une Association des Préparateurs Physiques LNB et LFB? comme il existe aux Etats-Unis avec la National Basketball Conditioning Coaches Association??? Les choses doivent bouger, c’est une certitude… la question c’est de savoir combien de temps va t’on attendre si ce n’est pas nous qui faisons bouger tout ça… =))
Sincères amitiés à tous!!! Alex
about 12 years ago
Salut Alexandre,
Merci beaucoup à toi de t’etre exprimé aussi sur le sujet! C’est cool que tu bosses à Valencia, je pense que cela doit etre une expérience vraiment enrichissante et dont nous pourrions apprendre…Nous sommes actuellement en train de travailler sur un projet pour essayer de faire avancer les choses…
Je communique ton adresse a Arnaud!
A très vite Alexandre,
about 12 years ago
Bonjour,
Voilà, je suis étudiant, seulement en classe de terminale, et je m’apprête donc à passer le bac. Mon rêve est de devenir préparateur physique au sein d’une équipe de basket de haut niveau.. Depuis tout petit, le sport est ma passion, mais je n’ai pas saisi les opportunités au bon moment pour pouvoir percer en tant que joueur dans le milieu du basket, je joue donc au niveau régional en junior, ce qui n’est pas extraordinaire.. Bref, cette frustration conséquente que j’ai depuis quelques mois maintenant sur le fait de ne pas avoir pu m’exprimer en tant que joueur me pousse à vouloir devenir préparateur physique, et ainsi donner aux autres la chance de devenir ce que je ne deviendrai pas : basketteur professionnel. Je pense, sans aucune prétention, avoir le mentale pour travailler dans le milieu du sport, et ainsi pouvoir « coacher » des sportifs de haut niveau. Bien sur, il faut une formation, je m’oriente vers une license STAPS l’année prochaine, pour ensuite poursuivre en faisant un master dans cette voix là. Quelle serait donc le meilleur cursus à suivre pour arriver à devenir PP de haut niveau dans le milieu du basket ? Je suis plus que jamais déterminé, j’ai la soif d’apprendre, de progresser, et de découvrir un milieu dont je rêve.. Quand je lis votre témoignage, Vincent Dziagwa, je suis tout simplement en admiration, et je partage totalement votre façon de voir le sport. Maintenant, concrètement, en possédant la motivation, que dois-je faire pour atteindre votre niveau ?
Merci d’avance pour votre réponse.
Toutes mes amitiés sportives.
Samuel.
about 12 years ago
A ce que j’ai pu lire, les PP se font très rares dans le basket de haut niveau en France, c’est à n’y rien comprendre, c’est pourtant la base.. J’ai donc peu de chance d’arriver à en faire mon métier ? Quand vous dites que ce n’est pas demain la veille que les choses changeront, vous pensez que ça changera dans combien d’années environ ? Il va bien falloir qu’il y ait des PP dans toutes les équipes de Pro A et Pro B si le championnat français veut un jour rivaliser un peu avec le niveau de la NBA ! Bref, je passe sans doute pour un « rigolo » à côté de gens comme vous Thomas ou Vincent, sachant que je n’ai aucune expérience, mais j’aimerais bien échanger avec des gens comme vous, car je suis passionné par ce sport et tout ce qu’il y a derrière..
about 12 years ago
Salut Samuel,
Merci pour ton commentaire!!
Je suppose que Vincent n’a pas dû le voir car c’est un post ancien…
As tu lu les autres interviews de preparateur physique basket?
C’est difficile à dire quand et si cela va changer, je ne suis pas capable de te répondre…
Je t’ai envoyé en mp l’adresse de Vincent pour qu’il réponde à tes questions.
Très bonne continuation à toi et à bientot!!
Thomas
about 12 years ago
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me répondre !
J’ai seulement lu celui de Sebastien Morin, qui est aussi très intéressant ! En tout cas c’est super que vous ayez créé ce site, c’est l’un des seuls où l’on peut trouver autant d’informations et de témoignages de professionnels sur ce sujet, j’ai appris beaucoup de choses !
Merci beaucoup aussi pour le mail !
Très bonne continuation à vous aussi
Samuel
about 12 years ago
Avec plaisir Samuel!! N’hésite pas à lire les autres interviews très intérressant aussi…
A plus,
Thomas
about 12 years ago
Je viens de lire celles de Frank Khun et d’Arnaud Ferec ! Très bien aussi !
Ce qui me fait peur c’est la constatation qui revient tout le temps dans chaque interviews : le trop peu de pp en France dans le monde du basket pro.. Mon rêve s’effondre un peu, je pensais vraiment que chaque club en avait au moins un.. Je croise les doigts pour que ça évolue d’ici 5, 6 ou 7 ans, date à laquelle j’aurai normalement fini mes études..! Ça doit être un métier tellement passionnant pourtant ! Encore une fois, ce blog est génial, c’est un concentré de témoignages de professionnels !
A plus,
Samuel
about 12 years ago
C’est la réalité des choses pour le moment Samuel, j’espère aussi que cela bien avancer dans les années à venir…Merci beaucoup à toi et à bientot!!
Thomas