« Urgent que ça change car le basket français n’évolue pas », Frank Kuhn.
Suite à mon Interview avec Sébastien Morin (préparateur physique de joueurs NBA) que vous pouvez retrouver ici, j’ai décidé d’interviewer d’autres personnes du milieu (ou qui le connaissent très bien) toujours sur le sujet de la préparation physique dans le basket Français afin d’avoir plusieurs avis sur le sujet … J’ai donc une petite série d’interview bien sympa à venir sur le blog.
J’accueille aujourd’hui Frank Kuhn (préparateur physique de l’équipe Nationale de Hand ball Feminin de Roumanie) que je remercie beaucoup et avec qui j’ai eu l’occasion d’envoyer 2 ou 3 « vieux saucissons » à 3 pts (à cause du vent biensur…ou pas d’ailleurs!!!)lol il y a 1 an et demi à Carpentier à Paris…
Bref, installez-vous bien dans votre canapé et n’hésitez pas à prendre une bonne tasse de thé avec vous (et à faire 10 burpees entre chaque nouvelle question, oooppsss désolé c’est sorti tout seul)lol car Frank a beaucoup à dire et à partager, et ça c’est vraiment cool!!! Allez, trève de plaisanterie c’est parti!
Salut Frank. Tout d’abord je te remercie beaucoup d’avoir accepté de répondre à mes questions. Ça me fait plaisir de t’accueillir sur le blog.
Peux-tu te présenter s’il te plaît ?
Préparateur physique professionnel depuis 2003 j’ai préparé les équipes du Racing Stbg (LFB), SIG (PROA-Coupes d’Europe), Equipe de France Junior de Handibasket (Champ. d’Europe), Equipe Nationale de Roumanie Féminine de Handball (Champ. du Monde), Oltchim Valcea (Champ. League), j’ai aussi été coach au Centre de Formation de la SIG 6 années.
Comment ton parcours t’a-t-il amené à travailler dans le basket puis maintenant dans le handball féminin en Roumanie?
Je rencontre Michel Dufour et Bernard Grosgeorge quand j’étais étudiant en Master STAPS à Strasbourg, je travaille une année dans un cabinet de médecine physique en rééducation réadaptation physique afin de combler mes lacunes liées au médical. Ensuite, je contacte Robert Duverne qui me reçoit pour une visite à l’OL, je démarche la SIG et le Racing Strasbourg, les deux structures se montrent intéressées et m’accordent des créneaux. C’est Eric Girard qui me basculera du centre de formation à l’équipe Pro, huit années plus tard, Radu Voina coach de l’équipe nationale féminine de Roumanie et d’Oltchim Valcea (club de Champions League de Handball) cherche à travailler avec un préparateur physique, le contact est prit, je signe.
Comment s’est passée ta transition entre le travail de prépa pour le basket français masculin et le hand roumain féminin? Comment t’y es-tu préparé?
Donc il faut discuter de trois choses, d’une part le changement de pays et d’environnement, puis d’activité et d’autre part le changement de public.
Le changement d’environnement a été le problème le plus simple à résoudre car les rythmes de vies des équipes sportives se dupliquent à travers le monde ! Deux entraînements par jour c’est généralement à dix heures et à dix-sept heures, pour un déplacement ne jamais oublier son coussin, un sportif sort toujours d’un bus avec un étonnant casque MP3 sur les oreilles, sera ordinairement fatigué et il y a toujours des fans fous dans le club des supporters.
Le roumain n’est pas une langue facile et il est convenu que je dois apprendre le roumain. D’ailleurs je trouve normal de faire des efforts pour apprendre la langue du pays d’accueil. Encore une fois c’est peu de changement pour moi, j’ai bien du apprendre à parler l’américain pour pouvoir travailler dans un club de basket pro français…
Concernant le handball il existe des similitudes dans la répartition effort (env.40%) pause (env.60%) qui classe le hand tout comme le basket dans une activité qui donne la priorité aux efforts qualitatifs et la capacité à les répéter. Après m’être étonné des qualités explosives de mes basketteurs comme Chuck Edison ou Tremmel Darden….je dois reconnaître des qualités tout aussi impressionnantes, dans les changements de rythme et de direction, des handballeurs. Il y a cependant des différences concernant la dimension verticale qui n’est pas répétée dans le jeu et une amplification des luttes et du paramètre puissance. Comme au basket, il y des différences marquées de profil par poste (et je ne parle pas que du gardien!). Les déplacements défensifs sont latéraux comme au basket mais doivent, plus souvent qu’au basket, être réactifs vers l’avant dans les agressions enchaînées de contacts et vers l’arrière dans les replacements. Les pivots usent d’une importante quantité de pivotés enchaîné de sauts puissants. Les ailliers ont besoin d’une motricité affutée, de qualité d’appuis et d’enchaînement de saut un pied. Les arrières doivent obligatoirement montrer de la puissance de tir. Cette puissance peut naître d’une puissance globale lorsque le joueur est en course, dont l’origine est dans l’impulsion du membre inférieur et se trouve prolongée par le membre supérieur. Elle peut être aussi spécifique du membre supérieur lorsque le joueur réceptionne arrêtée avec un angle ouvert.
Au vu du championnat du monde féminin et des meilleurs joueueses arrière de champions league (Alexandra Barbosa, Andrea Penezic, Alison Pineau, Marija Jovanovic…) cette dernière qualité est souvent, pour enchaîner sur le dernier thème, celle qui marque une difference de niveau sur le poste. Construire dans le temps un corps capable de projeter avec aisance une balle comme un missile à neuf mètres sans compensations me semble un axe capital de la formation.
Cette saison pour mes filles j’ai mis l’accent sur deux axes en terme de renforcement et de prévention. Je compte neuf joueuses de l’équipe qui ont été opéré au moins une fois des ligaments croisés, le syndrome rotulien fémoro-patellaire est plutôt fréquent, et j’observe généralement un déficit de force du membre inférieur. Le second axe concerne l’épaule, articulation fortement sollicitée (joueuses et gardiennes), Grosgeorge signale de travailler les antagonistes des muscles impliqués dans la frappe violente de tir au but doivent être très entraînés (abaisseurs de l’épaule et rotateurs internes), Buchheit recommande de faire de la proprioception de l’épaule au début de chaque entraînement et de chaque match (http://www.martin-buchheit.net/Videos/Videos.htm).
Je confesse aussi une évolution, proportionnellement, je proposais chez les garçons plus de musculation aux machines et aux barres, alors que je travaille plus avec les élastiques et les TRX chez les filles.
La préparation physique dans le basket français : Quel regard y portes-tu ? Où en est-elle ? Comment les clubs pro (staff, joueurs, dirigeants) la considère-t-elle?
Saison 2011-2012, 8 clubs sur 16, Hyeres-Toulon, Pau, Dijon, Paris, Roanne, Le Havre, Nancy, sont de mauvais élèves avec à ma connaissance aucun préparateur physique salarié par le club et rien de visible sur leur site. Puis on a Gravelines qui travaille avec Arnaud Ferec mais uniquement en pré-saison. Strasbourg emploie Terrick Nerome avec une action sur le centre de formation mais limitée sur les pros. Le Mans travaille avec Alexandre Bertrand (je ne connais pas son niveau d’implication à l’année), à Chalon c’est Emmanuel Pinda qui sait bien de quoi il parle mais qui est surtout salarié comme assistant coach, idem à l’Asvel avec Fabrice Serrano qui est bien qualifié mais coach aussi les Espoirs. Seuls Orléans (Nordine Attab), Cholet (Germain Bondu) et Nanterre (Vincent Dziagwa) emploient des préparateurs physiques à temps plein.
Officiellement les coachs pros donnent l’impression d’admettre qu’ils n’ont pas de compétence en préparation physique mais très peu de préparateurs physiques intègrent leurs staffs, pourquoi ? Parce que beaucoup de coachs pensent encore que l’on peut se préparer physiquement uniquement avec le jeu (Hyères-Toulon, Dijon, Nancy, Gravelines, Strasbourg, Limoges, j’en oublie) ou avec des modélisations du jeu.
Parce qu’il n’y a pas non plus d’obligation pour les clubs, le statut du préparateur physique n’existe pas. Seul la LNB (Ligue Nationale de Basket-Ball) peut imposer aux clubs de salarier un préparateur physique, mais à la LNB ce sont les présidents de club qui décident.
Urgent que ça change car le basket français n’évolue pas. Avec les joueurs NBA venus en France nous avons pris un Kiss Cool, et nos équipes n’ont toujours pas le niveau du Top16, notre championnat n’est pas attractif comme le championnat Espagnol.
Mon idée c’est qu’il y a une réelle carence dans la formation des coachs, jamais sensibilisés sur la préparation physique, tout le monde se rassure sur le technico-tactique parce que c’est quelque chose que l’on maîtrise bien en France. Or n’imaginez pas une ligue professionnelle de foot sans préparateurs physiques. A l’étranger la question n’est plus discutée, les clubs de foot brésiliens réputés pour la formation technique des joueurs ont plus de préparateurs physiques que d’entraineurs adjoints (http://www.fluminense.com.br/site/futebol/o-time/comissao-tecnica/). Dans les autres sports collectifs en France il y a des préparateurs physiques (Foot, Rugby, Handball).
Le physique est prit à la légère pourtant les meilleurs résultats se font avec les équipes les plus physiques. Cholet a fait un bon parcours en Euroligue + Championnat parce que Kunter place le préparateur physique au centre de son fonctionnement. Le physique permet d’être bon, les « Monschau » recrutent des joueurs à fort potentiels qui sont « physiques », le poste 3 de Jean-Luc Monschau fut successivement Batum, Darden, Greer. Idem à Gravelines, c’est recruté « physique », Christian Monschau fait jouer Bokolo sur ses qualités de vitesse de drive, Issa Dounia, Pape Sy, Albicy sont physiques (le scandale c’est de penser que c’est un acquis marchand et d’en user sans s’en occuper). Quand tu regardes un match NBA des années quatre-vingt-dix et d’aujourd’hui, on peut affirmer que le physique a fait évoluer le jeu.
Les coachs devraient se dire, je veux prendre un préparateur physique pour que mes joueurs réussissent à faire tous ce que je leur demande. L’exigence doit partir de là, regardez l’Euroleague les joueurs courent plus vite et sont musculairement plus puissants qu’en PROA mais ils sont tout de même très adroits, au Last 16 Euroligue 2010-2011 tu as 31 joueurs à plus de 60% de réussite à 2pts contre seulement 6 sur la PROA pour le même nombre d’équipes. A l’Euro, l’équipe la plus adroite à 2 points est encore une équipe physiquement dominante, la Turquie. Inversement, un joueur maladroit c’est parfois aussi un joueur qui n’est pas prêt physiquement, un joueur dont les démarquages ne lui ouvrent pas une bonne fenêtre de tir par exemple. Le manque d’adresse peut s’expliquer aussi par le physique. Des équipes qui ont des joueurs dominants physiquement vont marquer plus de points. On ne peut répéter les attaques du cercle en dribble, si physiquement on n’est pas prêt à l’attaquer, le rebond, les prises de positions préférentielles, le carburant de ces éléments là c’est le autant physique que mental.
Le paradoxe c’est que les joueurs sont demandeurs, les joueurs américains sont éduqués sur l’engagement physique et pour les entraîneurs universitaires le physique fait parti de la formation du joueur. Quand ils arrivent en France, ils sont surpris par les consignes des coaches, on leur donne des prérogatives technico-tactiques, alors qu’étonnamment les clubs s’attendent à ce qu’ils aient un impact physique, on recrute les américains parce qu’ils sont physiquement prêts et qu’ils vont dominer, mais on ne les entraîne pas pour ça.
La majorité des équipes PROA développent un jeu autour d’un jeu collectif « playstation », comme le dit Jérôme Rosenstiehl, manager délégué de la SIG à Strasbourg, qui ressemble souvent à de belles chorégraphies, bien éloignées de la recherche d’efficacité.
Le premier signal physique visible dans le jeu collectif est la vitesse qui impacte la contre attaque, le jeu de transition et le repli défensif. D’après une analyse de Yacine Aouadi, coach et responsable technique de l’ASS Lagnieu N3, sur le dernier Euro l’Espagne est l’équipe qui joue le plus de possessions en attaque (77), malgré ses intérieurs grands et lourds qui ne ralentissent pas le jeu, la France joue en 70 possessions, l’équipe qui joue le moins de possessions est la Belgique, réputée pour ne pas être athlétique, avec 67.
En France lorsqu’on à eu des choses intéressantes il y a avait toujours une forme d’intensité, il y a eu Roanne et Choulet qui développait son jeu rapide et de transition, son équipe de runners l’année du titre, Salyers, Harper, Spencer n’étaient pas que des joueurs adroits, mais des joueurs qui couraient. Est-ce qu’on a aujourd’hui en PROA des équipes fortes en transition ? On a Gravelines, Nancy, ces équipes sont dans le top 4 français, sur le championnat NBA on a beaucoup d’équipes qui jouent vite, l’équipe nationale (qui est la contradiction du championnat de France PROA) joue vite.
Comment fais-tu pour continuer à progresser dans ta pratique ?
J’utilise mon réseau, j’achète sur le net, je n’hésite pas à essayer chaque jour des nouveaux exercices, ma routine d’abdos se chiffrait à 30 exercices il y a encore deux ans, aujourd’hui j’en ai plus de 80, je prends beaucoup de clichés pour conserver ce qui fonctionne, je n’utilisais pas beaucoup les élastiques au basket par exemple, là en six mois je me suis confectionné une vraie base de données.
Quel genre de coach es-tu ? Comment les athlètes avec qui tu travailles te décriraient ?
Je contrôle les repas (ce que je ne faisait pas en France car je n’ai jamais eu les moyens de le faire), mes joueuses mangent ensemble des repas préparés avec un nutritionniste tous les midi. J’ai fait venir de France deux ostéopathes (ils n’y en a pas en Roumanie) pour travailler avec chaque joueuse afin d’effectuer des contrôles ostéo-articulaires, le suivi est en place. Nous avons deux masseurs à plein temps qui font un travail colossal sur les charnières au quotidien. Sur le terrain je vais voir le coach pour lui dire ce dont j’ai besoin. Je prépare ma séance en amont pour pouvoir porter mon regard sur les réalisations et non sur l’animation de ma séance. Je suis toujours décontracté mais n’hésites pas à faire refaire surtout lorsque j’introduis des exercices qui demandent du placement, ou l’engagement des épaules ou du bassin. En dehors des séances collectives, j’utilise énormément les planches de travail classées par difficultés. J’ai une préparation physique collective avec de l’intensité, de l’endurance, de la vitesse, du core-training (incluant l’aspect dynamique et instable pour stimuler la proprioceptivité), et une préparation individualisée de développement physique, de prévention ou d’harmonisation.
Petit surnom ? De Ricardo Greer j’ai eu droit à « Frank The Tank » ça va, c’était sympa.
T’entraînes-tu personnellement ? A quelle fréquence et sous quelle forme ?
Aille no ! Grande déception en arrivant en Roumanie, pas de club de basket dans la ville, je n’ai jamais arrêté de jouer mais depuis six mois pas de sport-co. Alors je m’entretiens avec deux cardios semaine et un core-training, mais c’est un peu light, d’autant plus qu’après trente ans le métabolisme change et qu’en Roumanie on mange très bien…
Pour finir, portrait chinois.
Si tu étais un sportif de haut niveau (toutes nationalités et disciplines confondues), qui serais-tu ? Pourquoi ?
Joakim Noah ou bien Magic ?! Allez je prends Magic, homme et joueur phénoménal, premier meneur de jeu de l’histoire à plus de deux mètres, j’adorais son audace le samedi après-midi sur canal+ et les commentaires de Georges Eddy « wow c’est caviaaar time là ! » !
Si tu étais directeur/fondateur/président d’une multinationale ou d’une société qui tourne très fort, qui serais-tu ? Pourquoi ?
Phil Knight fondateur de Nike. Car il a eu le nez fin avec Jordan, d’ailleurs encore beaucoup se demandent si c’est Nike qui a fait connaître Jordan ou l’inverse…
Bref, comment Nike ne finira jamais de me surprendre, cet été je rentre dans le Nike Store sur les Champs Elysées pour trouver une paire de running. Je m’attends à avoir un vendeur de chaussures avec un répertoire du style “quelle est votre pointure Monsieur ?” et face à moi en fait il y a un coach. Il me parle alors d’appuis en pronation, de poulaine, de Nike+ et il est hyper bon! Je ressors évidemment avec les runnings, le Nike+ et tout le reste puis je me dis c’est fort Nike, ils ne te vendent plus de chaussures ils te vendent de l’entraînement!
Si tu étais un matériel de fitness, lequel serais-tu ? Pourquoi ?
Une paire de cellules de vitesse, on m’emmène partout, je suis précis au 100ème de seconde et pas droit à l’erreur, sanction immédiate!
Aimerais-tu ajouter quelque chose ?
Grosgeorge souligne qu’en équipe de France il y a bien eu quelques tentatives notamment de Jean-Pierre de Vincenzi (avec Gonzales puis Egger) et plus récemment Pierre Vincent et Vincent Collet (avec Aubert) et que certains clubs de PROA essaient de trouver des solutions. La formation Préparation Physique de la Fédération ne désemplie pas et fête son 10ème anniversaire (160 entraîneurs dont une trentaine exerçant en ligue Pro comme assistants ou intervenants au niveau des centres de formation). Mais on est loin du compte quant à la reconnaissance d’un vrai métier avec des professionnels de la préparation physique exerçant à temps plein dans cette spécialité. On a perdu 10 ans mais la situation n’est pas irréversible.
Entraînes-toi dur et souvent ton corps obéira à ta volonté. FK
Merci à toi Frank d’avoir pris le temps de partager ton expérience.
Questions? Commentaires? Avis à donner? La partie commentaire est à vous et Frank se fera un plaisir d’y répondre.
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Mangez sain, entraînez-vous dur, récupérez et recommencez.
Thomas
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about 12 years ago
waowwww, voilà un gars qui sait de quoi il parle…. ça m’inspire pas mal de questions tout ça…. bon là j’ai pas tellement le temps donc ça serait trop long, mais en tous cas c’est vachement intéressant….
about 12 years ago
Bonjour mes amis,
ce n’est pas en remettant en question les compétences des coaches que ton argumentation en faveur d’un développement de la préparation physique au sein des clubs professionnels prend de la hauteur. La comparaison faite avec les USA n’a pas grande valeur si l’on considère que nos préparateurs physiques n’ont pas grand chose à envier à ceux d’outre atlantique. Par contre, les motivations affichées par les décideurs à mettre des moyens dans ce domaine ne semblent pas être très élevées. En s’abritant derrière le manque de moyen financier, il se débarrassent hâtivement d’un sujet qui leurs pose problème. Alors, mon cher Franck, comme toi j’encourage les staff à se construire avec un préparateur physique en son sein car la gestion des individus et des groupes passe aussi mais pas seulement par ce domaine de la performance (les aspects techniques, tactiques et psychologiques sont aussi très importants, comme tu le sais). Amicalement.
about 12 years ago
Salut François,
Merci beaucoup pour ton commentaire, c’est cool qu’un coach pro donne son opinion sur ce sujet. J’aimerai qu’on en est d’autre…
Par rapport à la preparation physique, nous (preparateurs physique français) avons enormement à apprendre des spécialistes americains. Personellement je les cotoie 3 à 4 fois par an pour des formations et conferences et je peux t’affirmer que nous somme très loin derriere… Sans aller chercher trop loin, j’ai jamais vu en France des joueurs de 2.10 et plus bouger sur le terrain comme il y en a eu et a actuellement (Dwight Howard par exemple) aux USA.
A très vite François,
about 12 years ago
Bravo Frank, quel parcours, mérité ; )
about 12 years ago
François*, d’abord merci d’apporter ton commentaire.
A aucun moment l’article ne remet en question les compétences des coaches. D’ailleurs je dis dans l’article que la préparation physique n’est pas la compétence du coach mais celle du préparateur physique, donc il n’y a pas d’ambiguïté.
Je dis que malgré des arguments sérieux, les coachs ne se convainquent pas de la pertinence du préparateur physique dans le staff et je critique le fait qu’ils ne se battent pas pour ça, or ils savent se battre avec les clubs.
On pourrait même ajouter que ces 10 dernières années les coachs ont été d’excellents négociateurs avec les clubs.
– Ils ont souhaité que les clubs investissent dans la vidéo et ils l’ont obtenu, 12 clubs de PROA sur 16 ont une licence Sportstec Code (qui nécessite un investissement d’un logiciel et deux Mac soit environ 6000€).
– A travers le syndicat des coaches ils ont voulu développer la structure de formation (surtout dans le secteur masculin) avec un coach salarié et ils ont réussi.
– Ces dernières années il y a eu la volonté de passer à des équipes de 10 ou 11 joueurs professionnelles au lieu de 8 ou 9, et ont y est arrivé.
Toutes ces revendications ont eu un coût pour les clubs mais ces derniers se sont ajustés pour être plus performants.
Mathieu Pouillot (Secrétaire du Syndicat des Coaches de Basket) m’a confirmé que la préparation physique a été absente de tous les combats ces dix dernières années.
Erman Kunter, Pascal Donnadieu ou Eric Girard (me concernant) ont su négocier avec les clubs le contrat du préparateur physique, mais ce sont des actions isolées, nous préfèrerions que ce soit inscrit dans les statuts.
*François Gomez entraîne Perpignan (LF2), il a été champion de France de Ligue Féminine en 2010 avec Tarbes et a formé de grandes joueuses passées par le CFBB et l ‘équipe de France Junior (Médaille d’Argent au Championnat d’Europe en 2002 et Bronze en 2005) dont les Gruda, Miyem, Digbeu, Lepron, Krawczyk…
about 12 years ago
bonsoir Frank
dans ton interview tunommes Emmanuel Pinda comme préparateur physique à Chalon, Est sur Chalon sur Soane et s’agit-il du champion du monde de karaté ?
merci de ta réponse
about 12 years ago
bonsoir Philippe,
il s’agit d’Emmanuel Pinda Junior, son fils tout simplement.
cordialement,
Frank
about 12 years ago
Super interview de Frank! Ca fait plaisir…
Bon travail Thomas, c’est une très bonne initiative d’interviewer des préparateurs physiques basket qui donnent leur avis.
Bonne continuation…
about 12 years ago
Merci beaucoup Florent!
A plus tard,
about 12 years ago
Je voulais juste faire un commentaire sur le retard que l’on a par rapport aux USA. Je pense que ça vient également de la structure des championnats, aux US l’intersaison est très très longue, ce qui donne beaucoup de temps pour développer les qualités physiques des joueurs, d’où des préparateurs physiques très impliqués. Pendant la saison NCAA ou NBA, les joueurs font moins de muscu, de travail de vitesse mais ils continuent à faire de la proprio, du renforcement spécifique des chaînes (scapulaire, pelvienne, abdominale) et du renforcement dû à leur faiblesse éventuelle.
En France, en saison, concrètement on est plus sur l’entretien des qualités et la prévention que développer les qualités physiques. Si on pousse trop loin un joueur sur du travail de plio moyenne, de l’explosivité et que le joueur se blesse au cours d’un entraînement, cela peut avoir de grosse répercussion sur les résultats.
Pour avoir bosser avec des joueurs à l’intersaison, il est possible en proA ou proB de faire un gros travail sur la qualité de pied, l’aérobie, le développement de la force etc. A mon avis, c’est sur cet aspect que l’on a le plus de retard avec les sports US où culturellement l’intersaison sert à développer des habiletés (technique ou physique). En France trop peu de joueur ou de coach y prêtent attention.
Je rejoints également Frank sur l’aspect financier qui rentre en compte. Pour faire acheter du matériel de préparation physique ou prendre quelqu’un à temps plein c’est très difficile car cette dépense est jugée inutile par beaucoup de dirigeant.
D’ailleurs un peu comme Frank, je suis entre 2 eaux, le coaching et la préparation physique car les débouchés sur la préparation physique pure sont quasi nuls en France dans le monde du basket
Enfin Thomas, je suis de l’avis de beaucoup ici ton initiative d’interviewer des préparateurs physiques (et des bons, Seb et frank font parti du gratin 😉 ) est excellente !!!
about 12 years ago
Content de savoir que tu apprécies l’initiative François!
Merci beaucoup à toi d’avoir pris le temps de donner ton opinion !
A plus tard,
about 12 years ago
Salut Florent, François,
J’apprécie que vous donniez votre avis car le réseau des préparateurs physiques existe, nous nous connaissons maintenant presque tous et nous échangeons souvent ensemble, je suis dans l’idée qu’il faut que nous continuer ce travail en commun sur le net.
bien à vous,
Frank
about 12 years ago
salut frank très intéressant ton point de vu!
c est steeve louissaint de suisse ! 🙂 j’étais à strasbourg lorsque tu étais mon coach
voila juste te saluer
about 12 years ago
merci pour le comment Steeve!
ça me fait plaisir d’avoir de tes news! J’ai vu que tu étais à l’Euro avec l’équipe nationale, sympa!
à bientôt!
about 12 years ago
Salut Frank,
Je te souhaite tout simplement une ENORME suite de carriere sportive et espere partager ton « histoire » autour d une winstub…Salut Frank et a .bientot ,je l espere. Jacky